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Parmi les pièces médiévales originales de la cathédrale de Halberstadt se trouvent 14 statues sur pilier dans le haut chœur. Les statues de pierre colorées ont été vraisemblablement réalisées entre 1425 et 1475. En 2014, au cours de travaux de restauration, on a constaté leur état de conservation critique. Ce sont surtout les coloris qui sont très altérés et en partie menacés.

Différents facteurs sont à l’origine de ces altérations. Les fortes variations climatiques à l’intérieur de l’église ont entretenu ce processus, de même que les influences environnementales négatives qui sont le résultat des dommages subis par la cathédrale lors de la Seconde Guerre mondiale. Enfin, le manque de mesures de restauration depuis le 19ème siècle a conduit à cette aggravation.

Suite à une vaste étude, un projet de recherche interdisciplinaire a été lancé pour préserver le fragile revêtement coloré des sculptures médiévales.  Pour le réaliser, les restaurateurs recourent à des technologies innovantes qui sont d’abord testées sur les sculptures, puis développées.

La cathédrale de Halberstadt s’inscrit parmi les plus grands édifices gothiques du Moyen Âge. C’était l’église principale du plus ancien évêché de mission établi par Charlemagne à la frontière orientale du royaume des Francs. En tant qu’évêché unique d’Allemagne centrale, Halberstadt n’était point soumis à l’archevêché de Magdebourg, ce qui se manifestait également dans son aménagement artistique.

En remplacement des édifices antérieurs, carolingien et ottonien, une cathédrale gothique fut bâtie dès le 13ème siècle et solennellement consacrée en 1491. Son intérieur dispose d’une variété d’aménagements architecturaux et d’importantes sculptures en bois et en pierre. La Crucifixion du début du 13ème siècle et le trésor liturgique médiéval de la cathédrale de Halberstadt sont mondialement réputés.

Depuis janvier 2016, on procède à une réévaluation complète de la cathédrale et de ses annexes. L’objectif est d’obtenir une représentation actualisée et scientifiquement fondée de son architecture et de son aménagement, qui paraîtra dans un ouvrage en deux volumes.

Au sein du trésor liturgique, les parements – textiles utilisés dans l’église et les cérémonies religieuses – représentent le plus grand groupe d’objets en nombre. Des pièces uniques, telles que les tapisseries romanes, ont une réputation mondiale et s’inscrivent parmi les points forts indéniables d’une visite du trésor de cathédrale.

En revanche, la plupart des textiles liturgiques ont peu fait l’objet d’études, hormis quelques exceptions, malgré leur finition de souvent haute qualité et leur grande variété. Leur étude scientifique présente donc un très grand intérêt pour la science et le grand public.

C’est l’objectif que vise une coopération interinstitutionnelle prévue sur plusieurs années. La direction du projet repose entre les mains du Landesamt für Denkmalpflege und Archäologie Sachsen-Anhalt qui s’intéresse depuis des décennies à l’étude du trésor constitué par les parements. L’impression des résultats permettra de constituer pour la première fois un catalogue basé sur une étude scientifique de la collection des parements de Halberstadt. Il décrira non seulement leur intégralité, mais aussi le caractère unique de ce type d’objets pour Halberstadt et bien au-delà.

La cathédrale des saints Catherine et Maurice est l’édifice sacré le plus important en Saxe-Anhalt et la plus grande église archiépiscopale réalisée à la fin du Moyen Âge en Allemagne. La cathédrale fondée à l’origine par Otton Ier fut remplacée, suite à un incendie en 1207, par un tout nouvel édifice dont l’architecture et les sculptures illustrent de manière impressionnante la transition au style gothique. La cérémonie de la consécration fut accomplie par l’archevêque Dietrich en l’an 1363. La façade ouest avec ses deux tours fut achevée en 1520 sous le cardinal Albert de Brandebourg. Ce lieu de culte protestant depuis 1567 souligne encore aujourd’hui la silhouette de la capitale du Land.

La recherche rêvait depuis longtemps d’un livre répertoriant l’inventaire de la cathédrale de Magdebourg. Les partenaires de coopération se sont donc mis d’accord sur une mise à jour intégrale de ses éléments architecturaux et de son aménagement. Depuis 2011, l’œuvre en deux volumes consacrée à la cathédrale de Magdebourg constitue la première appréciation scientifique de l’architecture et de l’aménagement de la cathédrale. La recherche et la conservation du patrimoine disposent désormais d’une base solide pour leurs travaux ultérieurs.

Même si la cathédrale de Halberstadt abrite l’un des plus remarquables trésors religieux médiévaux, l’étude scientifique dont ce trésor a fait l’objet présente encore aujourd’hui d’importantes lacunes. L’une d’entre elles vient d’être comblée concernant les manuscrits de l’époque médiévale et du début de l’ère moderne.

Le trésor de la cathédrale a transmis 39 œuvres de ce type ; les archives historiques municipales de Halberstadt en ont transmis 40. Dans le cadre d’un projet de recherche interinstitutionnel, une nouvelle description et une évaluation scientifique des manuscrits pilotée par la « Herzog August Bibliothek » de Wolfenbüttel ont été réalisées conformément aux directives de la Fondation allemande pour la recherche (DFG). Ces travaux remplacent le catalogage des manuscrits de Halberstadt déjà publié en 1878-1881 par Gustav Schmidt.

La préservation des monuments et des œuvres d’art est un engagement permanent. Pour l’assurer, la Kulturstiftung Sachsen-Anhalt recourt souvent à la méthodologie de la « conservation préventive » qui repose sur des mesures et des concepts d’accompagnement préventifs, précautionneux et orientés sur la durabilité et la continuité. Ceux-ci servent à reconnaître précocement les facteurs potentiels de dégradation des édifices et de leurs aménagements et à les neutraliser dans la mesure du possible.

Le trésor de la cathédrale de Halberstadt représente un exemple d’application de la méthodologie. La Kulturstiftung a élaboré un modèle d’intervention interdisciplinaire avec des spécialistes externes, réunissant des restaurateurs pour les groupes d’objets les plus importants et des spécialistes. Ce modèle inclut des améliorations fondamentales et durables des conditions de conservation. En avril 2008, la réouverture du trésor de la cathédrale dans le cadre d’une nouvelle présentation fut une étape majeure dans ce processus.

Mené pendant plusieurs années, un projet de recherche a été mis en place pour vérifier les mesures appliquées jusqu’alors, étudier les différentes possibilités d’optimisation et définir un concept d’entretien durable pour le trésor de la cathédrale.